5 conseils pour prendre soin de ses textiles & de la planète

Entretenir et réparer plutôt que d’acheter une nouvelle machine à laver

Prévenir, c’est guérir. Alors mon premier conseil serait de prendre soin de ces merveilleuses machines qui nous facilitent tant le quotidien. Le linge comme la lessive peuvent encrasser les mécanismes. Il est souvent facile de faire une vidange ou de nettoyer un filtre plutôt que d’attendre le point de non-retour. Pour faire cela, lisez ce bon vieux mode d’emploi ! ;)

Mais s’il est trop tard et qu’on doit donc se résoudre à en changer… Comme tous les gros électroménagers, en produire de nouveaux nécessite de puiser dans des réserves fossiles et une filière souvent peu éthique, à l’autre bout du monde. Cela n’est pas seulement valable pour les vêtements : acheter d’occasion ou réparer auront toujours un moindre impact sur l’environnement ! Lorsqu’il n’y a qu’une seule pièce à changer, le remplacement peut coûter moins que de racheter un appareil neuf. Si vous êtes un peu bricoleur, vous pouvez le faire vous-même ou bien faire appel à de super services de réparation tel que Murfy. Il existe également de plus en plus d’associations qui organisent des répair-café, accompagnés d’experts, vous pouvez donner une seconde vie à vos électroménagers. Renseignez-vous auprès d’associations près de chez vous ! Et si il faut vraiment en changer, achetez de seconde main ou reconditionné coûtera moins cher à votre porte-monnaie et à la planète.

Où acheter de l’électroménager d’occasion ou reconditionné ? Emmaüs, Leboncoin, Backmarket

Choisir des matières moins polluantes

Lors de l’entretien de nos vêtements synthétiques en machine, on estime que 500 000 tonnes de microparticules de plastiques sont relâchées chaque année dans l’océan, soit l’équivalent de plus de 50 milliards de bouteilles en plastique (Source).

Saviez vous que la majorité des micro-plastiques retrouvés dans l’océan proviennent de nos machines à laver ? On a tous en tête une image de sacs plastiques ou de bouteilles flottant sur le grand bleu, mais le constat alarmant est malheureusement microscopique. Les grands responsables sont les textiles en fibres synthétiques, mais pas que ! Ceux en polyester, en nylon, en élasthanne, mais aussi toute fibres dites « recyclées ». En effet, même si elles sont composées à 99 % de coton recyclé, il est très fortement probable que le 1 % restant contienne justement des fibres synthétiques.

La solution ? Essayer d’avoir le moins textile en fibres synthétiques chez soi. Facile à dire, vous me direz… Car si on regarde l’étiquette de nos vêtements, c’est ce que contient une grande partie de notre dressing. Évidemment, jeter toute sa garde-robe pour une sélection 100 % coton bio, lin & chanvre ça n’existe pas, on a tous au moins un jean avec de l’élasthanne, un pull en acrylique qu’on adore ou un survêt’ si confortable… Sans parler des sous-vêtements avec leurs élastiques. En fait, comme pour tout dans une démarche éco-responsable, c’est quelque chose qui se fait sur la durée et en faisant des choix petit à petit.

À privilégier donc : des fibres naturelles et des vêtements aux matières non-mixtes. Aujourd’hui il existe beaucoup de matières alternatives et beaucoup plus écologiques qu’on retrouve même dans les grandes enseignes. Et le prix n’est pas un frein, car en seconde main, on peut facilement trouver des pulls en 100 % laine de très bonne qualité, idem pour les jeans et t-shirts 100 % coton, etc.

Il existe également des solutions pour filtrer les microparticules, tel que celle proposée par Planet Care. En plus, elle est compatible avec la plupart des machines à laver. Les constructeurs réfléchissent également à des solutions similaires telles que Electrolux avec des sacs de filtration intégrés. Dans un autre style, il est possible de disposer une partie de ses vêtements dans un sac « Guppyfriend » pour capturer les micros plastiques lors du lavage.

Utiliser une lessive naturelle

Lors du nettoyage de nos textiles, en plus de transporter tous les débris de fibres, l’eau est aussi polluée par la lessive qu’on utilise. Comme ce qu’on choisi de mettre dans notre assiette ou dans notre dressing, celle-ci utilise va impacter directement l’environnement.

Malheureusement, contrairement aux cosmétiques ou à l’alimentaire, selon la réglementation en vigueur, les industriels n’ont absolument aucune obligation d’indiquer une liste complète des compostant présents dans leurs lessives. Même en ayant cette liste, il est très compliqué de savoir si tel ou tel composant est toxique pour notre santé et la planète. Il existe aujourd’hui de nombreuses marques qui proposent des alternatives écologiques aux produits conventionnels. Attention cependant aux « faux » labels et aux packagings trompeur. Pour dénouer le vrai du faux, vous pouvez vous fier aux produits labellisés Ecolabel, Ecocert ou encore Nature & Progrès.

Sources: Décryptage des labels par Ecoconso, Un article de l’INC Lessives : le point sur leur composition, La réglementation européenne

Proposée par La Famille Zéro Déchet, voici une recette économique et simple à faire soi-même. Contrairement aux à priori, cela ne coûte pas plus cher et est très rapide à faire. Voici par exemple un comparatif entre lessive conventionnelle et faite maison :

- 1L d’eau (environ 0.3ct/L)
- 20g de savon de marseille (0.42€/L chez la savonnerie Le Fer à Cheval)
- 20g de savon noir (0.17€/L chez Marius Fabre)
- 1 càs (env. 15g) de cristaux de soude (0.087€/L chez Les Petits Colibris)
- Huile essentielle (optionnel)

Soit au total: 0.98€ le litre VS des prix entre 3 et 20€ le litre en conventionnel…

En avantage : une transparence totale sur la composition de notre lessive, des ingrédients 100% biodégradables et inoffensifs ou la santé et la planète, un prix imbattable… Alors, convaincus ? :)

Laver à la bonne température

Quand on lave à haute température, ça nous rassure et on a l’impression que ça lave mieux. Ah ça, c’est sur, même les microbes les plus tenaces ne vont pas résister à ce lavage à 90 °C. Sauf qu’oups, il a pris un sacré coup ce t-shirt non ? Bien sûr, laver à haute température pour désinfecter du linge est inévitable, mais c’est mieux si cela reste occasionnel.

Malgré les étiquettes qui indiquent parfois un lavage possible au-delà de 40°, ces températures supérieures abîment les fibres de vos textiles, leurs couleurs et sont responsables de leur usure prématurée. Qui dit textile abîmé, dit rejet de microparticules plastiques (par exemple).

Le géant Ariel et National Géographic viennent de lancer une nouvelle de campagne qui met justement en avant des lavages à basse température. Outre la promotion de leurs super capsules, ultra technologique, le fond de leur engagement est tout à fait louable. En Europe, le choix de nos températures de lavages générerait jusqu’à 60 % de l’empreinte carbone d’une lessive. Et comme chaque geste insignifiant de notre quotidien, on voit bien ici qu’il a un véritable impact. « Si toute l'Europe s’engageait à laver plus froid, nous pourrions économiser jusqu’à 3 600 000 tonnes de CO2 par an. Cela représente l’équivalent de 2 millions de voitures en moins sur nos routes ! ».

Donc en résumé, laver entre 20 et 30 °C, c’est prendre soin de son linge et de la planète.

Laver moins, mais mieux

Loin de moi l'idée de vous conseiller à quelle fréquence laver votre linge ;) Il s'agit ici de rappeler que certains vêtements ne se porteront que mieux en espaçant les lavages. Que ce soient les lainages, les jeans ou toutes les matières délicates, le passage en machine réduit la durée de vie de certains textiles. Parfois, un petit séjour sur un cintre pour s'aérer vaut mieux qu'un passage dans le tambour. Mais ça, à vous d'en juger ;)

Pour aller + loin:

• Article du Huffington Post
• Waterplaybook : un outil en anglais mais qui est très chouette pour visualiser notre consommation d’eau « cachée » dans notre garde robe.
• Article de L'info Durable